Les loges
LES LOGES
Un carillon ancien égrène ses heures,
au rythme du balancier doré de l'horloge,
et chaque minute, chaque seconde qui s'écoulent,
m'emmènent au plus loin des hordes et de la foule.
Je me revois dans cette immense demeure,
au cœur des bois et des prés : la bergerie des Loges.
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Les routes aussi étroites qu'un chemin de diligences,
avec un sillon d'herbe en guise de ligne blanche,
sont jalonnées d'arbrisseaux, de fleurs et d'herbes folles,
qui saluent notre passage par une harmonieuse révérence.
Puis valsent, vacillent et valsent encore. Quel étrange danse
Pour ce ballet floral, orchestré par le Dieu Eole.
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Les sentiers sillonnent et s'enfoncent au plus profond des bois,
en nous livrant leurs merveilleux et odorants secrets.
Telles des fleurs brodées sur un doux tapis de plantes sauvages,
telles des coquelicots qui foisonnent au temps des battages,
les fraises des bois arborent leur joli habit de soie,
et offrent leurs joues rougissantes au plus fin des gourmets.
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Abrités par les longues voûtes pennées d'une fougère aigle,
immobiles, sous un voile de dentelle façonné de feuilles,
solennels et droits, revêtus de leur chapeau couleur seigle,
ils semblent figés à tout jamais, autour des pieds d'arbres,
comme les gerbes et les couronnes d'une plaque de marbre :
les cèpes reposent en paix dans cette attitude de deuil.
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Sur cet échiquier de paysages en camaïeu,
damier de bois et de prés, délimités par les sentes,
moutons et marguerites, taches claires sous un ciel bleu,
là-bas, plus loin, le berger et son chien en attente.
Scènes traditionnelles, coutumières et ancestrales,
ce tableau reflète un aspect de la vie pastorale.
A Bernard, Angoumois la sagesse couronnée
Compagnon du Devoir de Liberté
ALLOUE (16)